vendredi 21 décembre 2012

Kristen Stewart : Interview avec Garrett pour Collider Frosty.

  



Journaliste : Car vous étiez intensément attachée à ce projet, même bien avant Twilight, quel discours à propos de Marylou a fait que vous aviez encore envie d’en faire partie, après tout ce temps ?


Kristen : J'ai vraiment cherché profondément au fond de moi pour jouer une personne comme ça. Ça a pris un long moment. Je ne pouvais pas dire non. J'aurais fait n'importe quoi dans le film. J'aurais suivi le film dans une caravane si je n'avais pas eu un boulot dedans. J'avais genre 14 ou 15 ans lorsque j'ai eu le livre pour la première fois et 16 ou 17 ans lorsque j'ai parlé à Walter pour la première fois. C'était facile de relier les éléments après avoir appris à connaître la personne derrière le personnage et ce que vous avez besoin de retirer d'un style de vie comme ça. Ça ne s'est produit que tard dans le processus des répétitions. Au début, j'étais juste attirée par l'esprit de ça. Je suis le genre de personne qui a besoin d'être poussée très fortement pour être capable de laisser tout se produire. Je pense que Marylou est le genre de personne que vous ne pouvez pas empêcher d'être elle-même ; car elle est nullement intimidée et présente constamment, comme ce puits sans fond d'empathie vraiment généreuse. C'est une qualité très rare qui vous rend capable de vivre une vie très complète, très riche sans retirer quelque chose de vous. Vous ne pouvez rien prendre d'elle. Elle obtenait toujours quelque chose en retour. Elle est incroyable.

Garrett : Être en présence de quelqu’un qui n’a aucun jugement, vous donne la liberté de vous délester des inhibitions et des peurs, et d’être plus honnête avec vous-même et avec quelqu’un qui est plus proche de celui que vous n’avez jamais été.


Autant que vous vouliez le faire, dans quelle mesure était-ce difficile pour vous de rester lié [au projet], alors que le temps filait ? De quelle manière cette vie saisonnière, pendant ce temps-là, vous a-t-elle aidé y voir plus clair ?

Eh bien, ce n’était pas difficile de rester attaché, après tout. Ce fut, pour moi, une chose que je voulais faire impatiemment. Quand Walter [Salles] m’a auditionné, j’étais incroyablement fier d’en faire partie. J’étais un grand fan du livre et, huit ans après avoir lu le livre, aujourd’hui être sur le tournage était dingue. Mais, à partir du moment où j’ai été engagé, j’ai eu cette foi ça se ferait, et cette peur qui en résultait. Tout le monde a grandi un peu trop rapidement. C’était l’une de mes craintes car, en tant que personnage dans le livre, Dean a 21 ans, et Sal 24. On a commencé à tourner quand j’avais 25 ans. J’ai eu 26 ans pendant. Maintenant, j’en ai 28. Quand je l’ai lu la première fois avec Walter, j’avais 22 ans. Aujourd’hui, en regardant quatre ans en arrière, avec cette expérience de la vie et l’attente, on acquiert des connaissances à propos du monde et de la sagesse, la façon dont les choses fonctionnent, les gens, la façon d’obtenir ce qu’on veut, et connaître l’Amérique un peu plus. Évidemment, parcourir le pays derrière le volant améliore la sagesse, tous ces endroits reculés, tomber en panne et ne pas avoir un sou en poche. Ca m’a aidé à être à l’aise avec ces scènes.

Concernant le fait d’être à l’aise avec l’intensité de certaines scènes physiques entre vous deux, avez-vous fait ces scènes selon votre propre gré ou y avait-il des membres de la production et des agents qui débattaient à propos de ce que vous deviez faire ou non ?


Non.

Non. La torture pour eux n’était pas d’accepter le fait que vos fesses soient exposés à la vue de tous, mais avec internet, ça ne s’en ira jamais. Mais, ce n’était pas vraiment ça. C’était le fait que pendant deux ou trois ans, je disais non à tout ce qui m’était proposé, et ils disaient simplement ,‘Très bien, vous allez faire ce film. J’espère que Monsieur Salles est content. Où étiez-vous bordel où étiez-vous durant ces trois dernières années ?’ C’était le seul truc. Les agents et les responsables méprisent les projets parfois.


Avez-vous parlé avec vos parents de la nudité dans ce film, avant qu'ils ne le voient ?

Ma mère et ma sœur l'ont regardé alors que j'étais à côté.


Ouais, c'était vraiment une expérience intéressante. 

Il y avait beaucoup de rires. Je ne sais pas si c'était une bonne chose ou une mauvaise chose. Je ne sais pas c'était des rires de nervosité ou car le texte en lui-même était vraiment plein d'humour.


Selon moi, je pense que tout le monde était vraiment heureux qu'il ait fallu quelques années pour que le film soit faite. Ma mère est venue à Cannes. Elle a adoré. Elle était vraiment fière. Je n'en ai pas encore parlé avec mon père, vraiment.
Je pense que Welcome to the Rileys était probablement un film plus difficile à regarder pour un parent. J'étais tellement sensible à propos de tout, après ce film. Ce personnage a vraiment fait son chemin en moi. J’étais tellement sensible, et pas juste ouverte sexuellement, mais tout ce qui se passe chez une jeune fille. Ça m'a juste secoué et je pense que mes parents pouvaient probablement ressentir ça aussi. Ce n'est pas quelque chose dont on a parlé.

Je sais que c’est marrant d’en parler d’un point de vue d’une personne étrangère . C'est genre, 'Oh, ça doit être bizarre de s’asseoir et de regarder tes fesses avec ta mère', mais c’est tellement bizarre d’être à l’intérieur de ça. Je ne veux pas dire que c'est comme si je regarde quelqu’un d’autre parce que ce que j’aime à propos de mon boulot , c'est qu'on peut lire des trucs et trouver des aspects de la vie auxquels on se sent lier mais dont on ne pensait pas qu'on avait en nous et qui peuvent vous choquer vous-même . Le processus de fabrication du film est de trouver pourquoi on a réagi de cette manière. Alors, je ne pense pas que qu'on joue une personne différente mais parce qu'il ne s'agit pas son standard typique, c'est plus comme si on allait prendre soin d’une autre personne. On a tellement de responsabilité de cette personne. C’est facile d’être mature envers ça. C’est facile de le mettre en contexte et de s’en sentir protecteur. 


Je pense que la seule chose plus difficile pour un parent est d'avoir à s'asseoir et regarder faire une scène où on est en train de mourir. Je mords dans trois films, et ma mère m'a supplié, 'Dis-moi simplement que tu ne meurs pas à la fin'. Pour qu'elle regarde I Am Sam, je lui ai dit que c'était une comédie. Elle est revenue avec sa meilleure amie et ses poches remplies de Kleenex et m'a dit, 'Espèce de fils de pute !'

Quel âge pensez-vous qu'un jeune fan de Twilight doit avoir, avant de voir Sur La Route ?

Je pense que la notation limite un peu les choses.

Je pense que la loi actuelle dit que, si on est avec un parent, on peut rentrer et voir un film R-Rated, si vous avez plus de 13 ans. Je suppose que ça dépend de qui si sont vos parents et qui on est. J'ai lu Sur La Route quand j'avais 14 ans, donc je ne sais pas. Mes parents n'ont jamais voulu me mettre à l'abri du monde dans lequel on vit, donc je suis probablement pas la bonne personne à interroger. Je pense que si on a le désir de le voir et que tes parents ne veulent pas que tu le vois, alors prends-le taureau par les cornes.

Les conversations avec les gens qui sont des passionnés de ce livre sont-elles radicalement différentes de celles avec des passionnés de la sagaTwilight ?

Je n'ai pas eu beaucoup de conversations avec des fans de Twilight. C'est vraiment rare. Parfois, les filles qui gèrent les sites fan viennent et font une interview, et j'adore vraiment faire ça. Mais, je trouve que beaucoup de gens à qui je parle, et la plupart des journalistes avec lesquels je m'assois, sont des grands fans de Sur La Route. J'ai le sentiment qu'ils sont encore affectés par ces histoires car ils y trouvent un intérêt. J'ai parlé avec beaucoup de fans passionnés de Sur La Route. La différence, c'est qu'il y a beaucoup de choses à ressentir dans Twilight, et c'est généralement mon expérience, en ayant des échanges individuels avec ces fans. On le ressent simplement. Mais avec Sur La Route, il y a beaucoup à dire.

Avec quels idéaux de la Beatnik pourriez-vous vous identifier personnellement ?


A cette période, il y avait un tel sentiment et un désir de liberté. Ces gars-là ont essayé d'exploré tous les aspects de la vie, quand peu d'autres le faisaient. Donc beaucoup ont mis en place ces limites concrètes, et ils ont eu ce désir d'aventure. Surtout pour moi, grandir dans une si petite ville au milieu de nulle part, le désir de prendre le large était incroyable. Je voulais voir de nouvelles terres, rencontrer de nouvelles personnes de la ville, et rencontrer des personnes qui étaient dans des situations beaucoup moins chanceuses que moi, pour que je puisse apprécier beaucoup plus mon cadeau. Au moins, j'ai eu de la nourriture sur la table. C'était simplement le désir de vivre et d'être moi-même, et de voyager et de partir. Ces gars-là étaient capables de le faire grâce l'expansion de l'amour libéré et les drogues. Ils se sont développés non seulement psychologiquement et spirituellement, mais aussi géographiquement. 

Le texte de Kerouac est une lettre d'amour pour Dean Moriarty. Était-ce que vous avez saisi lorsque vous avez lu le livre pour la première fois ?

Eh bien, ce livre est très semblable à un grand nombre de lettres qu'ils échangeaient entre eux, de la part de Neal [Cassady] à Jack [Kerouac], et de la part de Neal [Cassady] à [Allen] Ginsberg. L'amour fraternel était là. L'amour entre Ginsberg et Neal était là. Il y avait de l'honnêteté à travers l'expression d'absolument tout ce qui se passait autour d'eux, mentalement et physiquement, d'où ils venaient jusqu'à là où ils allaient. Ils ont eu un tel empressement à tout exprimer, des parties les plus profondes de leurs âmes, les uns envers les autres. C'est ce que je pense qui fait que tout le monde était attiré. C'était un sentiment d'être plus honnête qu'on a jamais été et le plus libre. On doit jeter les inhibitions et les peurs, approcher la vie de cette manière. C'est pour ça que j'ai été vraiment attiré par ça. Faire face à une telle époque formidable – la fin des années 40 et des années 50 – était la chose que j'ai idéalisé le plus. Peter O' Toole a dit une fous que son idée du paradis était de se promener d'une salle enfumée à l'autre, et c'est ce que cette période a toujours semblé être. Il y avait toutes ces photos noires et blanches de personnes en sueur remuant leur derrière, dans ces tenues incroyables. Tous les hommes portaient des costumes et des chapeaux, et toutes les femmes portaient ces robes fantastiques, et ils dansaient sans se soucier du monde, semble t-il. On pense que si on voit une photo en noir et blanc, ça ne saurait existé aujourd'hui car tout est en couleurs, mais ont-ils vu de cette façon ?
Lorsqu'on peut carrément tout rechercher sur Google, on ne ressent pas le besoin d'aller le voir en personne. On peut faire beaucoup de voyages dans sa chambre, mais on ne touche rien. On ne le ressent pas.

Vous avez eu l'occasion de voyager dans beaucoup de régions reculées et intéressantes pour ce film. Quel était votre lieu préféré ?

Je ne sais pas. Ils étaient tous assez unique. Le Mexique a été incroyable. Car on était dans un tel mouvement, dès le départ, à la fin de l'été et à l'automne, Montréal était vraiment magnifique avec tous ces pavés et tout. Et ensuite, on a réussi à attraper la neige, dans l'hiver du Chili, et ensuite on a plongé en Argentine puis on s'est dirigé vers la Patagonie jusqu'au No Man's Land. On a conduit la Hudson à travers les tempêtes de neige, dans les montagnes du Chili, pour trois jours pendant qu'on était dans ce gîte [bed and breakfast] sur un lac qui était toujours recouvert de brouillard. 

C'est dingue d'entendre que c'était juste deux ou trois jours parce que, dans ma tête, c'était beaucoup long.


Et ensuite, la Nouvelle Orléans a été tout aussi incroyable. On est sorti du Bayou, et c'était spécial.

Simplement être dans la ville, c'était incroyable.

Et les déserts de l'Arizona et du Mexique étaient tout aussi géniaux. Ces scènes ont conduit à encore plus d'excitation. Quelques-uns des paysages désertiques que Sam et moi avons appris à connaître au Mexique était simplement uniques. Simplement être dans les rues désertes du Tehuacán, au Mexique, où tous les bâtiments étaient faits d'argile et de paille, c'était beau de voir ces parties du monde.

Kristen, comment avez-vous trouver un moyen de vous identifier à Marylou et son mode de vie, à ce moment-là ?

Je pense que LuAnne était en avance sur son temps. En général, les attentes des gens pour leur vie, d'une façon personnelle ne sont pas si différentes. C'est une chose vraiment fondamentale de vouloir faire partie d'un groupe. On est des bêtes qui vivons en communauté. D'une certaine façon, elle avait aussi des idéaux aussi très classiques.
Elle avait cette capacité à vivre plusieurs vies qui ne se mélangeaient nécessairement pas les unes entre les autres. Elle n'était finalement pas au-dessus de l'émotion. Elle passait au-dessus de la jalousie, mais pas au-dessus du sentiment d'être blessée.

Peut-être que si ce film avait été fait à l'époque plutôt qu’aujourd'hui, les gens seraient si choqués par le sexe et les drogues et ils auraient en fait manqué ce que raconte le film. Alors que maintenant, on le voit de plus en plus donc ce n'est pas dur à digérer. C'est plus facile à prendre. Bien sûr, les temps ont changé, mais les gens ne changent pas. C'est pourquoi le livre n'a jamais été aussi pertinent. Il y aura toujours des gens qui veulent pousser un peu plus ardemment , et il y a des répercussions. C'est tout aussi évident dans l'histoire. Même dans ce petit aperçu, à ce moment-là, savoir ce qui se passe pour tous les personnages par la suite est intéressant. Elle a connu Neal jusqu’à la fin de sa vie et ils ont toujours partagé ce qu'ils avaient. Ils n'ont jamais quitté leur cœurs, même si leurs vies ont changé de manière monumentale.


Qu'aimez-vous dans un bon road trip, et qu'est-ce qui potentiellement faire dérailler un road trip ?

Eh bien, ce que j'aime à leur sujet, c'est que si on n'a pas un délai ou une destination, ce qui pourrait faire dérailler, c'est qu'un passager puisse le faire. Pour ce film, Walter [Salles] et moi avons pris la Hudson de 1949 de New York pour se rendre à Los Angeles. La chose la plus géniale à propos de ça, c'est qu'on avait pas d'heure pour rentrer à la maison. On savait que tout le contenu qu'on avait des paysages magnifiques de toute l'Amérique allait seulement nous aider pour le film ou nous aider en tant qu'individu, pour trouver la force en nous pour vivre ça et être sur ce chemin. On est tombé neuf fois en panne à travers le pays, dans des endroits différents, et on a rencontré quelques-uns des mécaniciens les plus merveilleux à travers les Etats-Unis. C'était l'une des plus grandes aventures, car aucun de nous ne se souciait de quand on allait arriver à la maison, et c'est très rare à trouver, même quand on est tombé en panne au milieu de nulle part au Nouveau Mexique, sur du bitume abîmé, dans un champ de foin, dans un pré de vaches. Il a fallu deux heures à un mécanicien pour arriver jusqu'à nous, et il a dû fermer son magasin, donc on s'est juste assis sur la route et on a sorti nos sandwiches et monté le son de la musique. 

Maintenant que la Saga Twilight est terminée, quel conseil donneriez-vous à d'autres jeunes acteurs qui pourraient se lancer dans une grande saga cinématographique ?

Vous feriez mieux de l'aimer, ou ne le faites pas. Pour avoir été sur projet pendant cinq ans, j'ai eu le même sentiment à la fin que j'avais eu lorsque j'ai commencé le projet. La seule différence, c'est que maintenant, j'ai ce point retiré et je veux le récupérer. Je n'ai plus à me soucier de Bella, ce qui est très bizarre. Elle ne me tape plus sur l'épaule.

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