'Kristen Stewart. Chanel. C'est le numéro d'ELLE de septembre, et c'est notre PLUS GROS'
REBELLE EN ROSE.
"Jamais je ne me suis assise à un moment et complotée sur comment je devrais procéder pour ça," a-dit la star en couverture ce mois-ci, Kristen Stewart, à Lili Anolik. "Dès que vous commencez à penser à votre carrière comme un trajectoire - comme, si vous allez manquer certaines ondes ou moments - ensuite, vous ne faites plus rien par vous-même. Ensuite, vous travaillez vraiment pour le public. Vous vous tournez comme un paquet de chips." Peut-être que c'est pour ça que la plus interne des outsider de Hollywood était totalement dans le jeu pour notre séance photo un peu haute-couture dans un supermarché : Qui de mieux que la figure d'un des plus grosses franchises automne/hiver 2014 du siècle pour apprécier l'ironie de Karl Lagerfeld ? D'ailleurs, dans notre édition mode d'Automne, on a fait le point avec les designers Katie Hillier et Luella Bartley, qui ont donné une petite soeur au label de Marc Jacobs, qui est maintenant par MBMJ (Marc By Marc Jacob), un rafraichissement tendance. On a aussi explorer les collections des saisons dans toute leur généreuse diversité, de militaire sexy et intelligente à un façonnage irrévérentieux et motifs astucieux comme ils viennent. Mais comme dirait Kristen Stewart : Ne changez pas pour nous. Faites-le pour vous-même.
Kristen Stewart est célèbre pour - non, oubliez-ça. Célèbre est trop petit comme mot pour décrire ce qu'est Kristen Stewart en ce moment dans la culture histoire de l'Amérique. Kristen Stewart est un phénomène pour avoir jouer la fille dans les films de Twilight, seulement, bien sûr, elle jouait vraiment le garçon. C'est le secret attrayant de la franchise : C'est une copie de ce fatiguant, vieux puant de naphtaline, fait-pour-mourir, oh-Jesus-pas-encore Roméo et Juliette, ces amoureux-voués-à-l'échec, sauf - et c'est ce qui fait là une matière plus fraiche, qui donne un coup vicieux - Lui c'est Juliette et Elle c'est Roméo. Edward Cullen de Robert Pattinson - superbe, lunatique, tendu, faiblement anémique parce que c'est un suceur de sang qui refuse de sucer le sang humain, ses principes sont noble comme ses pommettes - est l'objet des désirs, et il est photographié comme avec l'adoration et fétichisme comme Dietrich dans n'importe quelles photos de Von Sternberg. Il est, aussi bien, la bête que la beauté, dans une sérieuse détresse, maudit d'avoir 17 ans pour toujours et sans copine, un Prince des Ténèbres sans une Princesse, sans mentionner, un Roi du bal de promo dans une reine. C'est Bella Swan de Kristen Stewart, silencieuse et forte et plein de but, qui met fin à sa solitude en surmontant des obstacles, autant physique et métaphysique, dans leur chemin, converti au vampirisme pour qu'il puisse être unis pour l'éternité. (Ces genres de chien de garde féministe, au nez frémissant sensible pour une légère odeur de zizi-c'est-mieux-que-pipi, dénoncant Bella et, par extension, Stewart comme une sorte de martyre, une idiote féminine dans une boite rétro, qui, comme d'habitude, a tout faux. Si Bella tombe dans un genre de stéréotype, ce n'est pas une Vigne Vierge; c'est un Chevalier Blanc. Elle a juste assez de grâce - galanterie aussi - ne jamais se lancer dans le visage de son grand amour le fait qu'elle est celle qui le sauve.)
Cependant, on est sur le sujet du charme secret, ici, celui de Stewart : C'est une fille charmante, possédée par un sentiment émouvant d'intelligence et de profondeur, déjà dans un clignement d'oeil, elle peut se transformer en une jeune brute chaude prêt pour l'action, pour se battre, pour tout. Les anciens personnages, délicate sans être faible, c'est pour ça qu'elle est si émouvante dans les films tels que "Into The Wild" (2007) et "Adventureland" (2009) et "On The Road" (2012), la rencontre parfaite pour la promenade vouée à l'échec de Emile Hirsch, et l'intello qui pleure un amour perdu de Jesse Eisenberg et les beatniks bourrés de Garrett Hedlund et Sam Riley qui veule seulement partir, partir même si ce n'est pas dans un endroit particulier ou dans des lits d'autres personnes. Ce qui n'est pas pour dire que ces garçons abrutis l'ont toujours, peuvent voir ce qu'ils ont juste devant eux. (Tout ce que Stewart a à faire est de regarder Chris McCandless de Hirsch dans un chemin de douleur et de questionnement, et c'est évident qu'il devrait mettre dans un sac ce voyage dans l'étendu sauvage d'Alaska, il ne peut pas se taire à propos de ça et rester avec elle dans la caravane de ses parents dans la Vallée Impériale.) Les derniers personnages, très assuré dans la frontière de l'arrogance, du macho, c'est pour ça qu'elle est capable de s'arrêter sur les regards fixe de désir sexuel qu'elle adresse aux yeux en soucoupe mignons de Dakota Fannings dans "The Runaways" (2010). C'est pour ça qu'elle est capable de s'arrêter aussi, sur la ruse de devenir Joan Jett, la femme qui a prouvé que vous n'avez pas besoin de drogue pour faire du rock, vous avez juste besoin de sangler sur une guitare, de s'exhiber, et créer un son qui bondit droit dans le juke-box - rapide, urgent, plein de vitalité et d'agression et des bons moments bruyants.
"Jamais je ne me suis assise à un moment et complotée sur comment je devrais procéder pour ça," a-dit la star en couverture ce mois-ci, Kristen Stewart, à Lili Anolik. "Dès que vous commencez à penser à votre carrière comme un trajectoire - comme, si vous allez manquer certaines ondes ou moments - ensuite, vous ne faites plus rien par vous-même. Ensuite, vous travaillez vraiment pour le public. Vous vous tournez comme un paquet de chips." Peut-être que c'est pour ça que la plus interne des outsider de Hollywood était totalement dans le jeu pour notre séance photo un peu haute-couture dans un supermarché : Qui de mieux que la figure d'un des plus grosses franchises automne/hiver 2014 du siècle pour apprécier l'ironie de Karl Lagerfeld ? D'ailleurs, dans notre édition mode d'Automne, on a fait le point avec les designers Katie Hillier et Luella Bartley, qui ont donné une petite soeur au label de Marc Jacobs, qui est maintenant par MBMJ (Marc By Marc Jacob), un rafraichissement tendance. On a aussi explorer les collections des saisons dans toute leur généreuse diversité, de militaire sexy et intelligente à un façonnage irrévérentieux et motifs astucieux comme ils viennent. Mais comme dirait Kristen Stewart : Ne changez pas pour nous. Faites-le pour vous-même.
Kristen Stewart est célèbre pour - non, oubliez-ça. Célèbre est trop petit comme mot pour décrire ce qu'est Kristen Stewart en ce moment dans la culture histoire de l'Amérique. Kristen Stewart est un phénomène pour avoir jouer la fille dans les films de Twilight, seulement, bien sûr, elle jouait vraiment le garçon. C'est le secret attrayant de la franchise : C'est une copie de ce fatiguant, vieux puant de naphtaline, fait-pour-mourir, oh-Jesus-pas-encore Roméo et Juliette, ces amoureux-voués-à-l'échec, sauf - et c'est ce qui fait là une matière plus fraiche, qui donne un coup vicieux - Lui c'est Juliette et Elle c'est Roméo. Edward Cullen de Robert Pattinson - superbe, lunatique, tendu, faiblement anémique parce que c'est un suceur de sang qui refuse de sucer le sang humain, ses principes sont noble comme ses pommettes - est l'objet des désirs, et il est photographié comme avec l'adoration et fétichisme comme Dietrich dans n'importe quelles photos de Von Sternberg. Il est, aussi bien, la bête que la beauté, dans une sérieuse détresse, maudit d'avoir 17 ans pour toujours et sans copine, un Prince des Ténèbres sans une Princesse, sans mentionner, un Roi du bal de promo dans une reine. C'est Bella Swan de Kristen Stewart, silencieuse et forte et plein de but, qui met fin à sa solitude en surmontant des obstacles, autant physique et métaphysique, dans leur chemin, converti au vampirisme pour qu'il puisse être unis pour l'éternité. (Ces genres de chien de garde féministe, au nez frémissant sensible pour une légère odeur de zizi-c'est-mieux-que-pipi, dénoncant Bella et, par extension, Stewart comme une sorte de martyre, une idiote féminine dans une boite rétro, qui, comme d'habitude, a tout faux. Si Bella tombe dans un genre de stéréotype, ce n'est pas une Vigne Vierge; c'est un Chevalier Blanc. Elle a juste assez de grâce - galanterie aussi - ne jamais se lancer dans le visage de son grand amour le fait qu'elle est celle qui le sauve.)
Cependant, on est sur le sujet du charme secret, ici, celui de Stewart : C'est une fille charmante, possédée par un sentiment émouvant d'intelligence et de profondeur, déjà dans un clignement d'oeil, elle peut se transformer en une jeune brute chaude prêt pour l'action, pour se battre, pour tout. Les anciens personnages, délicate sans être faible, c'est pour ça qu'elle est si émouvante dans les films tels que "Into The Wild" (2007) et "Adventureland" (2009) et "On The Road" (2012), la rencontre parfaite pour la promenade vouée à l'échec de Emile Hirsch, et l'intello qui pleure un amour perdu de Jesse Eisenberg et les beatniks bourrés de Garrett Hedlund et Sam Riley qui veule seulement partir, partir même si ce n'est pas dans un endroit particulier ou dans des lits d'autres personnes. Ce qui n'est pas pour dire que ces garçons abrutis l'ont toujours, peuvent voir ce qu'ils ont juste devant eux. (Tout ce que Stewart a à faire est de regarder Chris McCandless de Hirsch dans un chemin de douleur et de questionnement, et c'est évident qu'il devrait mettre dans un sac ce voyage dans l'étendu sauvage d'Alaska, il ne peut pas se taire à propos de ça et rester avec elle dans la caravane de ses parents dans la Vallée Impériale.) Les derniers personnages, très assuré dans la frontière de l'arrogance, du macho, c'est pour ça qu'elle est capable de s'arrêter sur les regards fixe de désir sexuel qu'elle adresse aux yeux en soucoupe mignons de Dakota Fannings dans "The Runaways" (2010). C'est pour ça qu'elle est capable de s'arrêter aussi, sur la ruse de devenir Joan Jett, la femme qui a prouvé que vous n'avez pas besoin de drogue pour faire du rock, vous avez juste besoin de sangler sur une guitare, de s'exhiber, et créer un son qui bondit droit dans le juke-box - rapide, urgent, plein de vitalité et d'agression et des bons moments bruyants.
Pas que Stewart est la première jeune actrice à découvrir que d'allumer le genre ambiguité peut être bon pour le public. Angelina Jolie, bon sang ! Quand Jolie est venue de nul part à partout apparemment dans la nuit dans la fin des années 90, elle n'était pas seulement la fille la plus chaude que le monde n'a jamais vu, elle était le garçon la plus chaude aussi, avec sa démarche arrogante, une boucle sur sa lèvre, un mauvais sur son os : la plus belle des canons et la plus belle des tombeuses, tout en un. Mais dans les dernières années, c'est comme si elle était tellement sexy que sa sensualité a fait un cercle entier. Elle apparait complète jusqu'à elle-même, elle n'a pbesoin de personne. Son ancienne vulnérabilité (son regard était si souvent blessé que c'était blessant) est quelque chose qu'elle a passé l'âge. Stewart, cependant, l'a toujours, et c'est ce qui fait d'elle l'une des plus romantique - et excitante - femmes présente sur les écrans aujourd'hui.
Okay, donc c'est Kristen Stewart, la star de cinéma et sex symbole. Je me suis retrouvée avec Kristen Stewart, la personne, en fin de matinée le Lundi en Juin à Culver City. On s'est rencontrée au studio de l'artiste Ed Ruscha. Je viens de la Côte Est, et les histoires du trafic à L.A. ont eu raison de moi, donc je suis arrivée plus d'une demie heure en avance. Quand Stewart est arrivée, à l'heure, je faisais un tour dans les toilettes pour hommes remplis de figurines de Marily Monroe; deux chiens, les deux s'appellent Lola, et des photos déchirées de Jesus par le frère de Ruscha, Paul. Stewart m'a appelé sur mon téléphone pour me dire qu'elle était dehors. J'ai ouvert la porte.
La fille de l'autre côté aurait fait une jeune Joan Jett sinistrement convaincante - dit la vraie Joan, "Kristen m'a étudié. Elle m'a regardé parler, chanter, respirer, être. C'était à un point où quand on était toutes les deux, les gens ne pouvaient pas nous différencier" - mais c'est un jeune Elvis Presley donc elle était le sosie : même yeux en amande (les siens bleu-vert vifs étaient sans intérêt dans un marron boue pour "Twilight"), soulignés de noir, les paupières lourdes; même teint, une nuance de blanc de mort-vivant, et sans une marque, sans pore comme du marbre; même bouche, mince mais pleine, fait pour sourire. Elle est rock'n'roll dans un jean skinny, des Vans rayés, un T-shirt en col en V, une paire de lunettes de soleil ballant sur son col, cheveux long et emmêlés et colorés dans un rouge cuivré, les racines noirs. Le look, gamins des rues punk de la Californie du Sud, est très anti-glamour. Mais elle peut minimisée l'importance de ses biens naturels tellement simplement. Dois-je vous dire qu'elle est très, très jolie ? Et bien qu'elle a maintenant 24 ans, elle peut passée pour beaucoup plus jeune - une enfant, fraichement sortie du lycée.
Stewart et moi se serrons la main, et je la présente. Ses manières sont timides, nerveux, mais elle semble aussi avoir hâte de commencer. Pas seulement avec Ruscha, qui est entré dans la salle presque au même moment qu'elle, mais avec Paul et l'assistant de Ruscha, Susan, et les deux chiens. Avec moi, bien sûr. Ruscha nous guide dans le corps du studio, qui est énorme, construit initialement par Howard Hughes comme entreprise pour moteur d'avions. A 76 ans, il est toujours beau, mince et bronzé, avec une tête de cheveux gris épais et des yeux bleus de tombeur. (Ses anciennes petites-amies, l'actrice Samantha Eggar et la mannequin Lauren Hutton.) Il ressemble moins à un artiste qu'à une ancienne star de Western de Hollywood - Gary Cooper, peut-être - seulement d'éclaboussure de peinture. Il résonne comme une star de western aussi, en n'utilisant pas beaucoup de mots quand il parle, les mots qu'il utilise sorte d'une voix trainante de Oklahoma. Un ancien copain l'a appelé une fois "le roi des cow-boy cool." Le titre lui va toujours.
L'entente entre Ruscha et Stewart est naturel et immédiat. Il sait qu'elle apparait dans l'adaptation de Walter Salles de "On The Road", jouant Marylou, la "jolie petite meuf intelligente" de Dean Moriarty, pas un jour avant 16 ans, la première fois qu'on la voit nue, seulement avec une paire de sous-vêtements en côton blanc, roulant des joints parfaits. Il met en valeur une édition des beaux-arts du roman de Kerouac - un des préférés de Stewart - qu'il a créée il y a des années des photographies illustrant le texte. Comme il tourne les pages, Stewart nommant les objets et endroits photographiés : maintenant obsolétes marques de bières et de voitures, un paquet de cigarettes sans filtre - "On en a fumé tellement sur le tournage qu'on pensait qu'on allait mourir !" - un plat de tarte au pomme à la mode, s'étirant sur des nationales d'Arizona tellement-seul-que-je-pourrais-pleurer, bordels Mexicains. Elle ne fait pas ça d'une façon frimeuse mais avec le plaisir reconnaissance, parce qu'elle a vu quelque chose qui l'émeut ou l'excite.
Après que Ruscha est parlé de "On The Road", Stewart et lui ont continué de papoter, entreprenant des remarques facilement dans les deux sens. Ils se sont rapprochés avec un amour réciproque de fuite de lumière dans les photos quand je suis forcé des les interrompre à cause de la réservation pour déjeuner de 12h15 et une promesse de l'agent de Stewart de ne pas être trop goinfre avec son temps. Ruscha a sorti deux copies de son livre "Porch Crop", avec une dédicace pour elle, une pour moi, et, en gracieux cowboy, nous raccompagnant à la porte.
Kristen et moi empruntons sa Mini Cooper noire, celle de sa mère en fait, et nous partons en direction du restaurant à quelques rues de là. Avons que nous n'entrions à l'intérieur cela dit, elle se glisse dans un recoin/une ruelle pour fumer rapidement et nerveusement. Lorsque nous arrivons devant le guichet de l'hôtesse, je comprends son angoisse passagère. Sa tête est baissée, sa posture voûtée - elle voudrait presque devenir invisible - et pourtant, les yeux des gens sont tournés vers elle comme des morceaux de fer attiré par un aimant. Tout le monde la regarde, vraiment tout le monde. Même les personnes qui donnent l'impression de ne pas regarder le font. C'est à ce moment-là que je réalise - une nouvelle fois je dirais même, puisque je le savais avant de la rencontrer puis j'ai oublié, à quel point elle est discrète, si modeste, si… normale quoi - à quel point elle est une célébrité de première ligue. Je réalise aussi qu'elle doit vivre une grande partie de sa vie à la merci d'étrangers. Par exemple, si l'un de nos confrères clients décide de vendre la mèche en appelant un média (hey, je suis à Los Angeles, les gens d'ici ont sans doute un tas de ragots à la pelle ou en écrivant un tweet qui dit "Oh Hum Dieu, Kstew est à @Akasha sur le Boulevard Culver!!!", nous devrons alors partir. L'estomac vide aussi.
L'hôtesse nous conduit à une table discrète à l'arrière du restaurant. Un serveur nous amène les menus et de l'eau. Lorsque nous sommes clairement seules, installées et que personne ne va nous embêter, elle se détend manifestement, repousse les cheveux devant son visage et expire l'air qu'elle a sans doute dû retenir depuis que nous avons passé les portes du restaurant. Pendant une ou deux minutes, nous discutions de l'extrême bizarrerie d'être elle.
"Donc en gros, tu ne peux jamais regarder les gens." Je lui dis.
"Je suis obsédée par ça. Je me dis toujours que je ne peux pas les regarder. La plupart du temps, je serais littéralement en train d'observer ces filles [elle m'indique de la tête les filles dont elle parle], mais je n'ai même pas jeté un coup d'œil de ce côté."
"Tu veux éviter le contact visuel avec les étrangers n'est-ce pas?"
"Oui sinon tu les laisses entrer mais en même temps, je me dis 'Quoi, je ne veux vraiment laisser entrer personne?' Et franchement, je suis très authentique avec les gens. Énormément. Si quelqu'un s'avère être très cool, sympa et qu'il veut juste parler, je sortirai carrément dehors et je parlerai toute la journée."
Le serveur revient et Kristen ouvre le menu en commençant à évaluer toutes ses options.
Pendant qu'elle est occupée, je me prépare mentalement à lui asséner un grand coup: lui dire qu'elle n'aime pas être célèbre ou qu'elle n'aime pas être assez célèbre ou qu'elle est une salle gosse ingrate parce qu'elle n'est pas assez reconnaissante de la renommée que nous public, hommes bons que nous sommes, lui avons accordée. Je suis bien placée pour dire qu'elle reçoit ce genre de remarques parce qu'il y a des moments où elle ne dit pas "Cheese" devant les appareils photos. Ce que je pense de Kristen, c'est qu'elle est une personne naturellement timide, et c'est pourquoi elle se dérobe devant l'attention qu'elle provoque. Elle est aussi une personne foncièrement honnête, c'est pourquoi elle ne peut pas se mettre à sourire comme ça, dans la seconde. Et d'accord, elle est peut-être aussi quelqu'un de naturellement rebelle. Et les esprits rebelles sont en pénurie à Hollywood. Les vrais esprits rebelles j'entends, pas seulement les signes extérieurs. Il y a beaucoup de jeunes actrices qui donnent l'air de déchirer - en se faisant des tatouages qui peuvent être camouflés avec du maquillage, en arborant des piercings qui peuvent être enlevés avant de tourner un film, en ayant une addiction à toutes sortes de substances qui sont également propices à faire perdre du poids. Ces filles-là, qui font leur apparition à tous les événements avec tapis rouges qui voudront bien les accepter et qui font prendre en photo leurs dents dans leur bouche gonflée au collagène, ont, au fond, envie de satisfaire et sont, au fond, lâches. Elles ne rêveraient même pas de dire à Mr. DeMille de prendre son gros plan et d'aller se faire voir avec. Je pense que Kristen ne la joue pas toujours de manière sympa avec les médias parce qu'elle sait que le prix à payer en étant sympa est trop élevé. Vous donnez aux médias ce qu'ils veulent et ils en prennent encore et encore jusqu'à ce que vous vous soyez perdu, jusqu'à ce que vous deveniez ce visage souriant, cette personne insignifiante aux yeux défoncés - sans âme, froussarde et inoffensive. Il vaut mieux rester provocateur, garder son estime de soi.
Revenons au déjeuner:
Kristen se rachète pour la cigarette qu'elle a fumée avant d'entrer en commandant une salade de chou frisé. Je prends la même qu'elle. Le serveur reprend nos menus et nous débutons notre entrevue convenablement, en passant vite fait ce que nous connaissons déjà d'elle. Kristen est une fille de la ville, née et élevée à San Fernando Valley. Sa mère et son père sont tous les deux dans le business du divertissement: sa mère est superviseuse de scripte et son père est régisseur et producteur télé. Kristen, dès son plus jeune âge, a décidé de devenir actrice, pas dans le but de recevoir de l'attention mais pour avoir un travail. "Je voulais aller travailler avec mes parents et avoir quelque chose à faire."Dit-elle. "Et la seule chose que vous pouvez faire en tant qu'enfant, c'est d'être acteur. Je voyais des enfants sur les plateaux et je me disais 'Qu'est-ce qu'ils font? Pourquoi est-ce qu'ils ont le droit d'être là?" Le milieu de ses parents lui a donné un aperçu de l'industrie qui était rapide, utile, pas du tout fleur bleue et Kristen a entretenu ces aspects. Tim Blake Nelson, qui l'a dirigée dans le film "Anesthesia" qui va bientôt sortir, s'est émerveillé en la qualifiant d'"esprir ouvrier".
Le succès est arrivé ensuite à toute vitesse. À 9 ans, elle obtient un rôle de garçon manqué en 2001 dans "The Safety of Objects" de Rose Troche. À 10 ans, elle interprète un rôle de garçon manqué en 2002 dans "Panic Room" de David Fincher. Qu'elle soit la vraie fille de Jodie Foster n'est pas une partie de plaisir, les deux actrices se ressemblent autant physiquement que de caractère. ("Kristen était une enfant tellement spéciale, intéressante et particulière", rappelle Jodie Foster). Kristen aura dû attendre ses 18 ans pour "Twilight" et son statut de superstar, même si au moment de signer pour prendre part au film Kristen pensait, et avec raison, qu'il s'agissait d'un film indépendant avec des acteurs inconnus pour la plupart - réalisé par Catherine Hardwicke, mieux connue pour son projet à bas coût "Thirteen".
"Quand as-tu réalisé à quel point "Twilight" allait avoir une large portée?" Je demande.
"Le jour de la sortie du film, une photo de moi a été publiée - dans le New-York Post je pense. J'étais assise sur les marches de mon porche d'entrée, avec mon ex-petit-ami et mon chien. Et je me suis dite "Et merde… bon, il faut que je prenne conscience de ça [de ce qu'il se passe autour de moi]."
Elle admet trouver ce soudain succès difficile à gérer: "Je n'avais pas regardé autour de moi et les gens n'étaient pas encore habitués à moi. C'était vraiment foutrement difficile. Je ne faisais pas de bonnes interviews, j'étais vraiment nerveuse. Les gens ne réagissaient carrément pas bien à ça."
Au cours des années précédentes, elle est revenue à des projets de plus petite échelle, des projets plus intimistes que Kristen a tournés avant et pendant la saga "Twilight", mis à part "Blanche-Neige et le Chasseur" en 2012 qui fait figure d'exception. Cette adaptation gonflée à bloc et qui déchire du conte classique a ravi les spectateurs, sinon les critiques, et ont permis à Kristen de devenir la plus riche de tous. (Le magazine Forbes la même nommée actrice la mieux payée de 2012).
Le film causa aussi des dégâts dans sa vie privée, quand un photographe voyeur l'a attrapée en train d'être sentimentale avec le réalisateur marié Rupert Sanders. […] Les médias ont été brutaux avec Kristen, absolument sans merci. Après avoir gagnés pendant 4 années de suite le prix du Meilleur Baiser aux MTV Movie Awards, Kristen et Robert n'ont pas été énormément nominés en 2013. Jodie Foster a passionnément défendu Kristen dans une interview avec The Daily Beast, en promettant à Kristen que "tout ceci allait passer."
Jodie Foster a dû contempler sa boule de cristal. Kristen a réussi à tenir le coup, publiquement du moins, elle ne s'est pas effondrée ou fait une dépression nerveuse et enfin, la presse semble s'être lassée ou avoir perdu de l'intérêt - va de l'avant quoi qu'il en soit. Et Kristen semble avoir engrangé cette colère ou peine qu'elle ressentait pour la transmettre dans son travail. Deux films dans lesquels elle a joués sortent dans le courant de cette année: le film "Camp X-Ray" de Peter Sattler qui met en avant le lien créé entre un garde (Kristen) et un détenu (Payman Maadi) à Guantanamo, et le film "Sils Maria" d'Olivier Assayas où il est question d'une actrice qui vieillit (Juliette Binoche) et de sa dévouée - trop dévouée peut-être? - assistante personnelle (Kristen), deux projets qui les ont éprouvées et cela s'est vu aux festivals.
Je demande à Kristen avec qui elle sort en ce moment. Je sais que ce ne sont pas mes affaires bien sûr, mais poser ces questions qui ne me regardent pas font partie de mon travail. Kristen est polie à ce sujet - sans doute plus que je ne le mériterais - mais elle me fait savoir que sa vie privée doit justement le rester, une position que je trouve admirable personnellement mais frustrante professionnellement parlant. Cependant, Kristen a envie d'en discuter en des termes abstraits et d'expliquer qu'avoir une vie privée est également possible pour quelqu'un comme elle: "Il faut juste que j'en sois vraiment consciente. Ça enlève de l'équation la nature impulsive de la vie, mais je…"
Kristen est interrompue par la réception sur vibreur d'un message. Pendant qu'elle est occupée, je m'apprête mentalement à lui asséner un second grand coup: elle choisit toujours le même genre dramatique, que c'est la même chose dans chaque film, une seule flèche à son arc en gros. Et même s'il est indéniable que les personnages qu'elle interprète semblent se ressembler les uns les autres - intelligents mais sans communication verbale, dans une sale situation, un peu renfermés - ils ne sont pas identiques. Kristen est elle-même consciente de ses limites: "Certaines personnes essaient de faire ce truc où vous créez un personnage. Je ne peux pas être autrement que ce que je suis. Si je ne suis pas capable de m'identifier par rapport à ce qu'un personnage fait, c'est un problème. Et parfois, certains réalisateurs m'ont même dit 'Ce n'est pas toi Kristen, tu dois devenir le personnage.' Et je me dis 'C'est la chose la plus dingue que tu puisses me dire. ÇA, c'est moi, c'est carrément moi.'" Ce que je ressens, c'est que les limites de Kristen sont en réalité ses forces. En tant qu'actrice, elle est trompeusement simple, son style se résume à être très naturel, tellement spontané. Interpréter quelqu'un dont la personnalité et la conscience diffèrent totalement de la sienne serait, dans sa tête, faux. Jesse Eisenberg dit: "Lorsque nous tournions "Adventureland", Kristen arrêtait de tourner la scène parce qu'elle sentait qu'elle était fausse. Elle n'avait que 17 ans!" Ce que Kristen fait apparaît parfois comme simple et fonceur mais c'est en réalité nuancé et complexe, chacun de ses rôles présente une variation subtile d'un thème courant: elle-même. Elle est Américaine - Made in Californie, comme le titre de la célèbre pièce de Ed Ruscha - un homme de la Côte Ouest avec une modestie instinctive de gars de la Côte Ouest, rempli de prétention et cool, d'une grâce courtoise. Si elle ne sait pas donner l'impression que sa performance est facile, elle ne le veut pas non plus, du tout. Tout ça parce qu'elle donne l'impression que c'est facile, cela ne signifie pas que c'est le cas, et tout ça parce qu'elle ne fait pas ses airs comme un artiste, cela ne signifie pas qu'elle n'en est pas un. Vous ne remarquez jamais son jeu, c'est la preuve comme quoi elle est une très bonne actrice.
Kristen répond à son message et nous continuons à entretenir la conversation pour quelques minutes supplémentaires. Nos assiettes ont depuis longtemps été débarrassées et elle sirote le fond de son café, moi de mon thé. Je fais signe pour avoir l'addition puis nous sortons. Je sens qu'elle aimerait fumer mais elle est réticente à l'idée d'allumer une cigarette parce que nous marchons côte à côte et que je suis clairement enceinte. Lorsque nous nous disons au revoir, elle cherche ses clés et je retourne au restaurant pour demander à l'hôtesse de m'appeler un taxi. Pendant que j'attends, je regarde par la fenêtre. Kristen est là, assise sur le capot de la Mini Cooper de sa mère, les yeux plissés face au soleil et une cigarette tenue du bout des lèvres. Après une dernière bouffée, elle laisse le bout brûlant tomber sur le sol et balance son corps vers la portière côté conducteur. Elle démarre l'engin et se faufile dans l'abondante circulation de Culver sans une pause ou anicroche. La princesse cool qui déchire tout.
La totalité de l'interview et du contenu mode peut être retrouvé uniquement et exclusivement dans le numéro d'ELLE de septembre, en vente en format digital et en kiosques dans les villes sélectionnées à partir du 12 août et dans l'ensemble du pays le 19 août.
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