mercredi 11 juin 2014

Kristen Stewart : Interview pour Indiewire au Festival de Cannes.

"C'est agaçant que les gens pensent 'Oh, c'est le rôle grâce auquel elle va montrer à tout le monde qu'elle a grandi?' Je n'essaie pas de prouver quoi que ce soit aux gens."

L'actrice était un peu sur la défensive après la projection mondiale de son dernier film indépendant post-Twilight, Sils Maria réalisé par Olivier Assayas, et vous ne pouvez pas lui en vouloir. Depuis sa renommée mondiale après avoir été choisie pour interpréter Bella Swan dans la franchise Twilight, on peut affirmer qu'aucune autre actrice n'a reçu autant d'attention que Kristen Stewart - et souvent pour les mauvaises raisons.

Depuis la sortie du premier chapitre de Twilight, Kristen s'est fait aimer de nombreuses personnes grâce à son travail acharné dans des films tels que Panic Room de David Fincher et Into The Wild de Sean Penn. Dès que Twilight a fait son entrée, la transformant en une supernova en 24 heures, Kristen a été davantage connue pour sa romance avec son partenaire à l'écran Robert Pattinson que pour ses compétences. Elle a continué à travailler entre les cinq films de la saga Twilight, en apparaissant notamment dans un des derniers films avec James Gandolfini en 2010 Welcome to the Rileys et On The Road sorti en 2012, ce dernier ayant été présenté au Festival de Cannes. Toutefois, ce sont ces projets post-Twilight' qui ont attiré le plus d'attention - une attention qu'elle essaie de gérer au mieux.

Tout d'abord lors du Sundance Film Festival où elle a présenté son film Camp X-Ray, et maintenant Sils Maria dans lequel Kristen partage l'écran avec Juliette Binoche, interprétant le personnage de Valentine, son assistante surmenée. Sils Maria a été mieux reçue par les critiques, mais de nombreux articles ont été rédigés vis-à-vis du film, des articles se penchant sur la façon dont Kristen s'en tirait dans Sils Maria et se demandant si sa performance était de bonne augure pour une belle et longue carrière. Malgré ses nombreuses années dans le business, Kristen doit encore prouver que c'est son talent qui l'a amenée là où elle est aujourd'hui - non pas les twihards.

Cette épreuve s'est révélée évidente lors d'une interview en table ronde à laquelle Kristen a participé en compagnie d'une presse sélectionnée au Festival de Cannes, une interview suivant la projection de son film en compétition Sils Maria. Visiblement plus impressionnée du tout par ces interviews de presse comme elle l'était en promouvant les premiers films Twilight, Kristen s'est exprimée avec une passion palpable dans sa manière de formuler ses réponses candides. Il est évident qu'il y a une bataille qui se joue en elle.

Voici les temps forts de l'interview:

Elle ne considère pas ses projets comme des "produits"

"Je suis obsédée par le fait d'ignorer l'idée que nous créons des produits. Je choisis vraiment chaque projet que je réalise en fonction de mon envie, sur le fait de vouloir simplement que cette histoire soit racontée."

Elle utilise sa célébrité comme un objet

"Je viens tout juste de réaliser un clip vidéo pour une de mes amies et ça va devenir quelque chose que ça n'était pas au début. C'est un projet que j'ai réalisé en quatre jours, c'est une chouette petite histoire, et elle va recevoir plus d'attention que ce qui était prévu. Je pense que c'est une chose avec laquelle je dois jouer. Si vous ne pouvez pas changer cet état de fait, n'en ayez pas peur - allez encore plus loin."

Elle aime autant les blockbusters que les films indépendants - tant qu'ils sont bons

"C'est tout à fait possible de réaliser un gros film qui soit significatif et vrai, et de le placer dans une sorte de position plus intense. C'est possible de vraiment prendre des idées qui signifient quelque chose pour nous et de les rendre plus efficaces en les mettant dans un monde singulier. Utiliser des conventions pour que les choses aient un impact plus grand."

"J'aime vraiment les gros films. Je suis américaine, j'ai grandi avec eux. Mais j'ai également envie qu'ils soient bons. C'est tout à fait possible. Quand vous n'êtes pas tourné 100% 'produit' [un film qui engrange juste de l'argent], je pense que c'est possible."

Elle n'est pas aussi proche de ses assistantes que l'est le personnage de Juliette Binoche dans le film

"J'ai eu une assistante. Lorsque je travaillais sur les films 'Twilight', je tournais un film entre chacun des films de la saga et donc, j'avais besoin de quelqu'un à qui je pouvais demander des trucs du genre 'Est-ce que tu pourrais m'aider et aller acheter du papier toilette?'"

"Je n'ai pas été aussi proche [avec mon assistante]. Mais j'ai vu ce que c'était cela dit. C'est quelque chose qui m'est familier. Les acteurs deviennent super isolés. Mais une fois de plus, je ne m'en plains carrément pas. Mais vous avez une perspective très unique des choses parce que les gens ne vous parlent pas. Ils ont l'impression qu'ils ne peuvent pas venir nous voir et vous dire 'Salut'. Et soudainement, vous vous sentez très seul. Alors les gens engagent des amis pour faire ces boulots-là, et les limites deviennent floues. Ce sont vos collègues, employés, associés, amis et parfois même votre mère."

"Dans ce film, ce qui je pense le rend intéressant, c'est le fait que vous ayez ces deux femmes qui sont dépendantes l'une de l'autre et obsédées par l'une et l'autre de diverses façons. Et elles n'entrent dans aucune catégorie normale de ce que nous connaissons des relations. Notre relation devrait en avoir une. Il est question dans ce film d'entretenir une relation unique dans un monde très ésotérique [seulement connue par les personnes initiées], et d'éprouver des difficultés à mesurer le pourquoi cela se produit et à savoir comment le gérer. Savoir que c'est malsain et que ces choses-là devraient se produire ailleurs; et savoir comment cela vous attire et en même temps, comment cela vous rapproche à ce point."

Elle s'est fait un tatouage après avoir tourné Sils Maria

"Je l'ai fait à cause de ce film", dit-elle après qu'on lui a posé la question sur le tatouage de son avant-bras. "J'ai donné à Valentine [son personnage dans le film] des tatouages donc j'ai fait faire un faux. Vous ne savez rien de Valentine, tout tourne autour de Maria [le personnage de Juliette Binoche]. Et c'est un aspect important de l'histoire, elle ne pense jamais à elle. Elles ne discutent pas de sa vie, jamais. Je voulais donner quelques indications sur le 'Qui est-elle?' au lieu de simplement jouer une assistante commune. Elle a des centres d'intérêt, elle va dans des endroits, vous ne savez simplement pas où ils se trouvent. C'est pourquoi je me suis tellement attachée à celui-ci, alors je l'ai gardé."

"Il fait partie du tableau 'Guernica'. C'est une peinture de Picasso que j'ai vue lorsque j'avais 18 ans, à Madrid. Il m'a carrément bouleversée et c'était la première fois que je réagissais ainsi pour une œuvre d'art. Il est juste parfait pour moi. J'aime ce à quoi il me fait penser. C'est comme s'il disait "ne t'arrête pas et garde la foutue lumière allumée."

Elle ne se considère pas comme une actrice qui fait dans la performance

"Je suis juste le genre d'acteur, et il en existe d'autres types, qui n'est pas orientée performance. Je connais de nombreux acteurs qui aiment foutrement ça. En ce moment-même, ils seraient en train de vous captiver. Cela va contre ma nature. Ce sont deux choses qui ne vont pas ensemble pour moi, ce qui rend la situation difficile parfois."

Elle a l'impression d'avoir été incomprise lorsqu'elle est devenue célèbre

"Je ne dis pas que l'impression des gens à mon égard est mauvaise (ce serait stupide de dire ça) mais au début, j'ai été jugée comme quelqu'un d'ingrat, comme si je m'en moquais. C'est le truc. Pensez ce que vous voulez de moi mais ne pensez PAS que je m'en fous. C'était parce que j'étais nerveuse et je flippais parce que tout le monde était foutrement en train de m'observer."

Elle sait comment gérer sa renommée maintenant

"J'ai complètement changé, pile la façon que je peux gérer. Ce n'est pas comme s'ils avaient raison, mais ils n'avaient pas tort. Je ne pense pas m'être exprimée facilement. J'étais juste totalement accablée, bouleversée. L'impression n'était pas exacte. Je suis un peu plus âgée et j'ai un peu plus d'expérience par rapport à ça. Il m'est plus facile d'en parler aux gens. Mais au début c'était juste impossible. Lorsque vous êtes dans uns situation embarrassante et que vous n'arrivez pas à réfléchir - c'était une version ridicule de ça. Cela m'a explosé à la figure. C'est drôle que la perception des gens soit que je m'en moque parce que quand cela s'est produit à l'époque, je me disais 'Oh mon Dieu, personne ne s'en soucie plus que moi!" 

Elle n'en fait pas partie, en ce qui concerne la renommée 

"Avec certaines personnes, vous vous demandez pourquoi ils continuent à faire ce qu'ils font. Qu'est-ce qui vous pousse jusque-là? Le boulot a un prix à payer, une chose dont il est question dans un film. Vous donnez tellement de votre personne sans arrêt. Ce n'est pas quelque chose que vous conservez dans votre ADN. Cela peut vraiment vous détruire de constamment penser à ce que les gens pensent de vous. Les gens qui veulent devenir des stars de cinéma… ce sont des conneries. Ce genre de vie est une force motrice considérable pour bon nombre d'acteurs. Mais ils ne seront pas heureux au final parce qu'ils ne réalisent rien pour eux-mêmes. Ils sont toujours satisfaisants."

Elles pensent que les acteurs sont "bizarres"


"Si vous n'avez rien à apporter, vous n'allez pas offrir grand-chose." Dit-elle en rapport avec sa profession. "Sortez et vivez votre vie et montrez-nous quelque chose que vous avez appris. J'ai beaucoup travaillé, ce n'est pas comme si j'avais pris des congés. Ce ne sont pas les congés qui aident, c'est la gestion de la contribution et des résultats. La plupart des gens mènent une vie heureuse. Créer des choses n'est pas donné à tout le monde. La plupart des gens qui ont une impulsion pareille sont étranges. Ils ont besoin de prendre soin d'eux."

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